- « Actuellement, un poisson qu’on achetait à 10 000 ou 15 000 est vendu à 20 000 francs guinéens… »
Le ministère des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Économie maritime (MPAEM) a déclaré le repos biologique sur toute l’étendue du territoire national à partir du entre juillet jusqu’au et septembre 2024 afin de permettre l’accroissement de la reproduction des poissons. Au cours de cette période, toutes les pêches industrielles sont formellement interdites. Une semaine et demi après, le constat dans certains marchés de Conakry révèle que le poisson se rarifie et son prix grimpe.
Un peu plus d’une semaine après début de la période du repos biologique, la quantité du poisson sur le marché a diminué. Notre constat a commencé au marché de Lansanaya-Barrage. Ce mardi, 9 juillet 2024, nous y avons rencontré Yannaty SOUMAH, déambulant à la recherche de ses poissons préférés pour sa cuisine journalière. Elle raconte être confrontée à d’énormes difficultés pour en avoir.
« Nous souffrons énormément dans les marchés. Les poissons se font rares. Le peu qui y existe est difficile à en avoir. Des fois, pour avoir ma préférence, nous je suis obligée de sillonner le marché. Parfois je ne gagne pas. Et c’est difficile de le faire comprendre à mon mari le soir. Actuellement, un poisson qu’on achetait à 10 000 ou 15 000 est vendu à 20 000 francs guinéens », affirme-t-elle, sollicitant la réglementation du prix du poisson. « Donc l’Etat doit nous aider à régulariser le prix et interdire d’exporter les poissons issus de la pêche artisanale ».
Dans le communiqué du MPAEM, l’exportation et la réexportation du poisson a été formellement interdite. Malgré tout, la jeune femme croit que cette pratique continue. « Ce qui est surtout marrant, nos poissons sont exportés vers d’autres pays. Donc, nous demandons aux autorités d’interdire l »exportation du peu de poissons que nous disposons », a-t-elle indiqué, soulignant que la majorité des Guinéens ne se nourrit que de produits halieutiques.
M’mahawa KABA, vendeuse de poissons en détails au grand marché de Matoto, certifie l’exitence des poissons dans les débarcadères notamment celui de Kenien. Cependant, elle déplore la hausse des prix (en gros) des poissons et des pertes qu’elle enregistre par manque de clientèle.
« Il n’ y a pas d’achats. Un carton de poissons qu’ils nous vendaient à 200 000, coûte aujourd’hui 500 000 francs guinéens. Nous enregistrons énormément de pertes. Si nous achetons cher, nous allons revendre cher parce que nous devons faire du bénéfice. Donc certaines femmes, quand tu leur dis un prix auquel elles n’ont pas l’habitude d’acheter, elle passent. Et, vous savez que le poisson quand ça passe la journée à l’ère libre, ça pourri », a-t-elle fait remarquer.
Fodé Issa KALLO, responsable syndical dans le débarcadère de Bonfi que nous avons joint au téléphone car absent des lieux, a déclaré que les dispositions vont être prises pour pallier à ce problème. Il a aussi invité les populations à faire comprendre que les difficultés qu’elles rencontrent dans l’obtention du poisson sont normales pour cette période qui va favoriser la reproduction du poisson.
Aly Pires CAMARA