Le long combat des victimes des déguerpissements de Kaporo-rails, Kipé II et Dimesse semble enfin trouver une issue favorable. Dans une interview accordée à Guineepanorama.com ce mercredi 12 septembre 2024, Mamadou Samba SOW, chargé de communication du Collectif des victimes, a exprimé un profond soulagement après l’annonce de la restitution des domaines par la SONAPI, prévue pour le 14 septembre 2024 à Wonkifon (Coyah).
« C’est un sentiment de soulagement qui nous anime après 26 ans de combat pour les premières victimes de 1998 et 5 ans pour nous autres qui avons été victimes en 2019. Un pas important est en train d’être franchi – nos cris de cœur ont été entendus par le Général Mamadi DOUMBOUYA… », a déclaré M. SOW qui salue l’engagement du Chef de l’État à ne rectifier les erreurs du passé. « Depuis son arrivée au pouvoir, le Colonel DOUMBOUYA a manifesté sa volonté de corriger les erreurs du passé. Nous l’avons acclamé et demandé justice, et nous pensons que c’est ce qui est en train d’être fait aujourd’hui », a-t-il ajouté, tout en remerciant le président pour son engagement à « essuyer les larmes » des victimes.
Wonkifon, un choix accepté par les victimes
Interrogé sur le choix de Wonkifon comme site de recasement, Mamadou Samba SOW a confirmé que le collectif n’a soulevé aucune objection. « Nous avons été consultés avant la décision, avons visité le site, et donné notre accord. Le choix des autorités s’est finalement porté sur Wonkifon », a-t-il précisé.
Le site de Wonkifon s’étend sur plus de 200 hectares, un domaine que l’État se chargera de répartir entre les 2 673 familles recensées en 2023 par « la SONAPI et le cabinet Shemas consulting », regroupant les victimes des déguerpissements de 1998 (1470 victimes) et 2019 (1203 victimes).
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Compensation financière à venir
Au-delà de la restitution des terres, le processus inclut également des compensations financières. Le porte-voix du collectif a indiqué qu’un « cadre de concertation » sera mis en place après la remise des titres fonciers, pour définir les montants des indemnisations. « Pour l’instant, je ne peux pas vous dire à combien se chiffre ce montant, » a-t-il conclu, soulignant que des négociations seront menées entre les représentants de l’État et les membres du collectif autour de la question.
Cette restitution « marque une avancée significative dans la réconciliation entre l’État » guinéen et ses citoyens en particulier les victimes des expulsions comme ceux du collectif de Samaba SOW.
Saa Joseph KADOUNO