À la suite de la révolte des démarcheurs du CADAC, une rencontre s’est tenue ce mercredi, 18 décembre 2024 sous la médiation du chef de quartier de Matam Centre, où est située la société DSD. Cette réunion visait à résoudre une crise née du blocage des dossiers de réimmatriculation soumis par les démarcheurs. Après des échanges francs, un accord semble avoir été trouvé.
Les démarcheurs reprochaient à DSD le blocage systématique des dossiers de réimmatriculation de leurs clients. Le Directeur général de DSD a expliqué les raisons de ces blocages, soulignant des anomalies dans les pratiques :
« Nous avons remarqué une augmentation anormale des dossiers de réimmatriculation par rapport aux immatriculations. Une analyse a révélé que certains démarcheurs constituaient de faux dossiers, réduisant les frais pour leurs clients grâce à des pratiques frauduleuses », a expliqué DjelyMori DOUMBOUYA.
Selon lui, ces irrégularités portaient préjudice à l’État et à la mission de DSD, qui consiste à garantir des procédures transparentes et conformes. Un système de contrôle renforcé, mis en place en collaboration avec la Direction Générale des Douanes, aurait permis de rétablir l’ordre : « Aujourd’hui, 80 % des véhicules sont immatriculés correctement, contre une majorité de dossiers en réimmatriculation auparavant. »
Le porte-parole des démarcheurs, Aboubacar KOUROUMA, a présenté les points d’accord issus des négociations : « Le premier point sur les immatriculations et les réimmatriculations, il est à signaler à tous les travailleurs que les dossiers saisis dans les semaines antérieures, ces dossiers seront traités. Il a été dit que, les prochaines fois _ les véhicules en immatriculation doivent forcément passer en immatriculation. Tout agent, interpellé dans un cas de fraude, c’est-à-dire prendre un nouveau véhicule faire passer en réimmatriculation, les dossiers seront saisis, et l’intéressé sera mis à la disposition du chef de quartier. Deuxième point, tous les travailleurs [démarcheurs] de demander aux clients qui sollicitent immatriculer leurs véhicules, si son engin a déjà été dédouané.
Nous avons signalé que le contrôle du gouvernement et de DSD doit commencer à partir de 2021 parce que l’entreprise DSD a commencé à immatriculer les véhicules à partir de cette date.
Troisième point, les véhicules de cinq à 10 ans déjà immatriculés ne seront pas saisis par la Douane pour une question de quittance ou de déclaration.
Ils nous recommandent de dire aux agents [démarcheurs], chaque fois que vous recevez un dossier avec une ancienne carte grise, prenez le temps de vérifier le sachis et ne vous hasardez jamais à modifier un seul chiffre parce que ça a des conséquences non seulement dans le système mais aussi dans le circuit – tu te retrouves dans le lot des véhicules non dédouanés.
Pour les agents pris en assemblage, c’est-à-dire que vous avez un client qui va à la Casse il achète le sachis à part, il achète la coque à part, il achète un nouveau moteur il met dedans, il reconstitue un nouveau véhicule, dans ce cas de figure, prenez le sachis, prenez le véhicule en image, il y a une personne qui est chargée de ces dossiers c’est Monsieur Souleymane KABA, le directeur des opérations de DSD. Ça sera immatriculé.
À partir d’aujourd’hui, toutes les décisions prises par l’entreprise DSD, nous seront associés », a-t-il fait savoir, sous les acclamations de ses collègues.
Lors de la rencontre, les représentants des démarcheurs ont aussi exprimé des recommandations à DSD. « De notre côté, il y a eu des recommandations concernant les triangles lumineux, numéro de police et CMC. Ils nous ont dit de garder patience, parce que DSD c’est un projet BOT _ C’est plusieurs entités étatiques qui collaborent avec DSD, de leur donner un temps, qu’ils vont s’entretenir avec les responsables relevant de ces services pour trouver un point de diminuer le prix mais ça ne sera pas écarté [supprimé] parce que ça y va de notre propre sécurité.
Par rapport au CMC sur les documents de réimmatriculation, il se trouve que généralement, le véhicule est rentré après 2021 2022 2023. Normalement c’est un véhicule qui doit passer à l’immatriculation, on a [va] obligé [obliger] les gens à mettre le CMC pour passer à l’immatriculation.
Par rapport au CMC, ils vont consulter la Douane pour pouvoir diminuer les prix.
Le mouvement est satisfait pour le moment. Le mouvement de débrayage est suspendu ».
Les démarcheurs, bien que partiellement satisfaits, restent vigilants. Félix MILLIMOUNO, l’un d’entre eux, a exprimé une satisfaction mitigée :« Pour le moment, on est satisfaits. Mais si les engagements ne sont pas respectés, le mouvement reprendra », a-t-il déclaré.
Le chef de quartier, garant de la médiation, a plaidé pour la paix et la protection des intérêts de tous : « Moi, mon intérêt, je veux la quiétude et la paix dans mon quartier. Il est dans mon devoir de protéger tous les habitants de mon quartier. La direction qui est là c’est une société, c’est un investissement. Donc, quiconque investit dans mon quartier, j’ai l’obligation de protégé non seulement le personnel mais aussi les biens. Même les jeunes qui manifestent, c’est mon devoir de les protéger. Si leurs emplois sont gachés, c’est un fardeau pour moi », a indiqué Siro MARA.
Le mouvement de débrayage des démarcheurs est suspendu, mais la situation reste sous surveillance. La transparence et le respect des engagements pris seront déterminants pour maintenir cet équilibre fragile. Une rencontre interne de DSD est prévue lundi prochain pour aplanir toutes les divergences.