Un important stock de riz impropre à la consommation humaine a été récemment découvert et saisi dans une ferme avicole à Coyah. La découverte qui a eu lieu dans deux entrepôts d’une ferme dénommée « Dansoko » située à Bentourayah, commune de Maneah, a suscité une vive réaction des autorités guinéennes. Elles ont affiché une ferme détermination à sévir contre les auteurs de cette fraude qui menace la sécurité alimentaire des citoyens.
Un riz destiné à la consommation animale reconditionné pour la vente
Il s’agirait d’au moins 10 000 sacs de riz, selon l’Office national de Contrôle Qualité (ONCQ). Le Directeur général a dressé un tableau accablant de la situation. Il a dénoncé la manière dont des sacs de riz initialement orientés vers la consommation animale ont été reconditionnés pour être vendus aux populations. « Nous avons découvert des sacs de riz de mauvais état, pourris, mal conditionnés, qui sont ensuite reconditionnés et mis à la disposition de la population. C’est une condition d’insalubrité totale ici », a martelé Mohamed Kadiatou SYLLA, ajoutant que ce riz ne saurait non plus servir d’alimentation pour la volaille de la ferme détenue par la même personne. « Que ça soit avec la ferme qui fait face – les conditions ne sont pas requises, les normes ne sont pas respectées ».
Monsieur SYLLA a également souligné l’importance de la collaboration des citoyens dans la lutte contre ces pratiques, rappelant que la prise en compte de la qualité ne dépend pas seulement de l’État. « Si les gens ne participent pas, ne nous accompagnent pas, on ne peut pas jouer pleinement notre rôle », a-t-il ajouté.
Le présumé faussaire mis aux arrêts
Les recherches des services de sécurité ont permis d’arrêter un individu nommé Mamadou Djouldé DIALLO, alias « Bobo Touré ». Le Commissaire central de Coyah, Mansa Mady CONDÉ, a précisé que malgré les tentatives de l’accusé pour nier les faits et user de ses relations pour se soustraire à la justice, les forces de l’ordre disposent de preuves irréfutables. « Il a essayé d’appeler de gauche à droite. Mais nous avons été instruits par notre autorité, notamment notre ministre de la Sécurité, d’adopter une politique de tolérance zéro », a déclaré le commissaire. Il a réaffirmé la détermination des services de sécurité à mener l’enquête avec rigueur et transparence.
Une promesse de justice rapide
Face à l’indignation générale suscitée par cette affaire, Mohamed Ali CONDÉ, substitut du procureur de la République près le Tribunal de Coyah, a rassuré l’opinion publique quant à la suite judiciaire de ce dossier. « Ce dossier sera traité avec diligence et célérité. La procédure sera réellement déférée devant le parquet de Coyah. Nous allons tenir un procès à cet effet et tout le monde y sera invité », a-t-il affirmé. Cette déclaration témoigne de la volonté des autorités judiciaires de rendre une justice exemplaire dans cette affaire.
Une mobilisation générale pour protéger les consommateurs
Mamadou Saliou DIABY, Secrétaire général du ministère du Commerce, a exprimé son choc et son incompréhension face à de telles pratiques. « Ce que nous avons découvert ici dépasse l’entendement. Je ne pensais pas que des Guinéens pouvaient chercher de l’argent sur le dos des Guinéens en leur rendant malades », s’est-il indigné. Il a appelé à une implication sérieuse des autorités locales et judiciaires pour identifier et punir tous ceux impliqués dans cette fraude.
Ce scandale met en lumière l’ampleur du défi auquel sont confrontées les autorités guinéennes en matière de sécurité alimentaire. Il pose également la question de l’éthique de certains acteurs économiques prêts à sacrifier la santé publique pour le gain financier. La vigilance des services de contrôle qualité et l’efficacité de l’appareil judiciaire seront déterminantes pour décourager de telles pratiques et restaurer la confiance des consommateurs.
La rédaction