« …pour moi c’est un faux problème, parce que depuis belle lurette, on a programmé samedi d’assainissement mais les ordures ne font qu’augmenter [sur l’espace public]… ». Djibril KÉÏTA, citoyen de Kenien
Depuis quelques temps, tous les premiers samedis de chaque mois sont consacrés à la journée d’assainissement. Une façon pour les autorités de rendre Conakry propre. Sauf que cette initiative est diversement apprécié par les citoyens. Certains dénoncent la méthode employées pour sa mise œuvre tant que d’autres qui soutiennent appellent à la mobilisation. Il y en a d’autres qui préconisent des solutions pour une lutte efficace contre l’insalubrité à Conakry.
Les autorités de Conakry ont déclaré la guerre aux ordures en institutant chaque premier samedi du mois, « journée d’assainissement » depuis quelques temps. Une mesure diversement appréciée par les citoyens de Conakry. Ce samedi 06 juillet, la circulation était bloquée jusqu’à 12h pour permettre de débarrasser la capitale de ces ordures qui jonchent les rues de quartier et abords des routes. KÉÏTA Djibril, habitant de Kenien (Matam) pense que la mesure est contre productive. « Ce n’est pas aujourd’hui que le programme a été initié selon les gouvernements qui sont en place mais rien n’a changé – pour moi c’est un faux problème, parce que depuis belle lurette, on a programmé samedi d’assainissement mais les ordures ne font qu’augmenter [sur l’espace public]. Si toute la saison sèche, période que les gens devraient assenir, pour que l’eau puisse couler correctement, il n’ont rien fait, ce n’est pas en saison pluvieuse que ça va être possible” a t-il indiqué.
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Poursuivant son intervention, il pointe d’un doigt la responsabilité des pouvoirs publics dans le manque d’engouement vis-à-vis de l’initiative. « L’assainissement commence par le haut. Quand on a un gouvernement structuré qui connaît son travail, respecte les structures, les lois, dès que ce gouvernement programme un assainissement, ça ira. Mais choisir les jours pour choisir, moi je pense que c’est même pour peiner les citoyens ».
Contrairement à son prédécesseur,
KAMANO Philippe salue l’initiative mais déplore la faible mobilisation. C’est pourquoi il fait une Invite aux jeunes. « Moi je pense que c’est une bonne chose d’assainir le lieu et l’environnement dans lequel on vit. Parce que c’est la propreté. Cela amène la santé. Donc il y des efforts à fournir. L’insalubrité, c’est un combat que nous devons mener nous tous. Nous devons donner des exemples Parfois même dans le quartier. Les jeunes doivent se donner les mains et même former des petits groupes pour assainir les lieux [leur milieu environnant]. C’est très important », a t-illancé.
De Kenien, nous nous sommes transportés à Dixinn. Tout au long notre trajet, nous n’avons pas aperçu aucune action d’assainissement. Là, nous avons rencontré cet autre citoyen qui a requis l’anonymat. Il fait des propositions pour inciter les Citoyens afin de trouver une solution durable.
« C’est un projet salutaire mais on ne voit pas vraiment son impact positif sur le terrain. Pour que cela [pour qu’il en] soit [ainsi], il faut créer une usine de compostage qui peut au moins transformer ces ordures. Quand y a une usine de compostage, les citoyens eux-mêmes seront motivés parce ya un intérêt économique derrière et ça génère de l’emploie. Ce qui nous fatigue ce sont les caoutchouc et les pampers. Si nous avons donc une usine qui transforme les déchets-là même si l’État ne s’implique pas, nous même citoyens, serons participants… », a-t-il conseillé.
Pour lutter efficacement contre l’insalubrité à Conakry, certains citoyens qui se sont confiés à nlus estime qu’il est nécessaire de privatiser la question de la gestion des ordures à Conakry. De nos jours, il existe plusieurs initiatives privées dans le domaine de la collecte des déchets ménagers. Toujours est-il que certains citoyens peinent à y souscrire soit de façon volontaire ou faute de ressources pouvant supporter les frais d’abonnement.
Mamadou Mouctar SYLLA