Dans un contexte marqué par des menaces transfrontalières croissantes, deux formations de grande envergure a été lancée ce lundi 14 avril 2025 à l’École Nationale de Police et de la Protection Civile (ENPPC) à Kagbélen. Présidée par le Directeur Général de la Police Nationale, le Général de Division Djenaba Sory CAMARA, cette initiative marque un tournant stratégique dans le renforcement des capacités opérationnelles des forces de sécurité guinéennes.
C’est devant un parterre d’officiers de police, de formateurs et de partenaires internationaux que le Général CAMARA a ouvert la session de formation destinée aux agents des nouvelles Compagnies d’Intervention de la Police Aux Frontières (CIPAF) et de la Compagnie d’Escorte et Protection de la Routière (CEPIR). Dans son allocution, le DGPN a souligné le caractère crucial de cette formation dans un contexte de « défis sécuritaires majeurs liés à la gestion des frontières », évoquant la montée des flux migratoires, la criminalité transfrontalière et les risques terroristes. « Aujourd’hui, nous ne lançons pas seulement une formation. Nous ouvrons une nouvelle page dans l’histoire de notre gestion des frontières, en créant cette compagnie d’élite d’intervention de la Police aux Frontières », a affirmé le Général CAMARA, insistant sur la volonté du gouvernement de doter ses forces de sécurité d’outils modernes et d’une expertise adaptée aux enjeux contemporains.
Au nom de l’Union européenne qui appuie ce projet à travers le Partenariat Opérationnel Conjoint (POC), Phillipe POUVEREAU s’est dit honoré du partenariat de cette initiative. Il a salué la réactivité de la Direction Générale de la Police pour avoir structuré en moins d’un mois une formation ciblée, axée sur la réalité du terrain. « La particularité de ce projet c’est qu’il répond exactement aux besoins qui sont exprimés par le partenaire, notamment la Direction Centrale de la Police Aux Frontières. On est là pour répondre à un besoin opérationnel et essayer d’appuyer autant que faire ce qu’on peut, ces besoins qui sont exprimés et d’adhérer à ses besoins, de se reconfigurer, de s’adapter. On a en principe, Monsieur le Directeur Général a pensé à cette formation il y a à peine un petit mois, il s’est mis au travail avec l’ensemble de l’équipe de la DCPAF, avec l’école, avec le Commandant des Groupements d’Intervention de la Police Nationale, vous préparez une formation qui répond aux exigences du métier, à la fois sur le plan de l’intervention, mais aussi sur la connaissance de la Direction Centrale de la Police Aux Frontières, du métier de Policier aux frontières, et enfin de techniciens en fraude de documents aux frontières », a-t-il souligné, promettant un engagement total pour la réussite du programme.
Le Directeur Général de l’ENPPC, bénéficiaire principal, a, pour sa part, insisté sur l’importance de la restitution des acquis par les agents une fois déployés sur le terrain : « Nous comptons sur vous pour que vous sachiez appliquer convenablement les connaissances acquises ici », a déclaré le Commissaire Divisionnaire de Police Mohamed Fodé Laye BANGOURA.
De son côté, le Directeur Central de la Police Aux Frontières, Layeba DIARÉ a salué la constance de la coopération franco-guinéenne en matière de sécurité. Il a rappelé les multiples appuis techniques et financiers consentis par la France à la Guinée, notamment dans le cadre du renforcement des capacités de la DCPAF et la construction de nouveaux commissariats spécialisés. « La France a toujours été aux côtés de la Guinée dans le cadre de la formation de ses agents, la dotation en équipements, et la réalisation d’infrastructures de sécurité », a-t-il rappelé.
Cette formation marque ainsi une étape déterminante dans la professionnalisation des unités d’intervention aux frontières et sur les axes routiers, dans une Guinée résolument tournée vers une meilleure sécurisation de son territoire.
Saa Joseph KADOUNO