Le Niger est devenu le troisième pays de l’Alliance des États Sahéliens (AES), à avoir signer un mémorandum d’entente avec la société russe Glavkosmos pour l’acquisition de trois satellites de communication, ce dimanche 3 novembre 2024. Cet accord, qui engage le Niger aux côtés de ses partenaires, s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire qui fragilise la région sahélienne, soumise aux attaques incessantes de groupes terroristes. La mise en place de ces infrastructures spatiales représente une avancée stratégique majeure pour le renforcement de la surveillance, le contrôle des communications, et, surtout, la protection de la souveraineté nationale.
C’est un nouveau pas franchi dans la lutte contre l’insécurité au Sahel avec ce mémorandum d’entente. Le Niger a bouclé dimanche la première étape de cet ambitieux projet qui consiste à l’acquisition de deux satellites de communication et de détection terrestre à distance (DTD) et un radar un radar de surveillance. Sidi Mohamed RALIOU, ministre nigérien de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique, a détaillé l’accord. Il a souligné son importance pour la sécurité et la souveraineté des pays de l’Alliance. « Nous nous sommes entendus avec les Russes pour l’acquisition de ces trois satellites pour une durée de quatre ans – le côté russe est en train de se réunir pour voir la suite à donner à notre dossier », a-t-il affirmé.
Cette première phase de l’accord sera suivie d’un processus de « formation » intensive, selon Sidi Mohamed. Ingénieurs, étudiants et autres professionnels auront l’opportunité de développer les compétences nécessaires pour la gestion autonome de ces infrastructures, une étape essentielle vers l’indépendance technologique dans le domaine spatial.
La fabrication des satellites en Russie va marquer la troisième étape du projet, avec pour objectif final la maîtrise totale de ces outils par les pays de l’AES. « Au terme de ce projet, les trois pays pourront eux-mêmes piloter leurs satellites de communication et à leur guise. Il n’est pas question de laisser une partie ailleurs faire pour sa gestion. Nous allons faire en sorte que notre souveraineté soit assurée à travers ces satellites », a souligné le ministre RALIOU.
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La signature de cet accord intervient dans un contexte où les États sahéliens cherchent à contenir l’expansion des groupes terroristes et à protéger leurs populations. Le déploiement de ces satellites pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’insécurité. Elles devraient permettre à l’Alliance de renforcer la capacité des États à surveiller leurs territoires, détecter les mouvements suspects, et coordonner les opérations de défense avec plus de précision.
Saa Joseph KADOUNO