Quatre mois après la fermeture de l’hôtel SHERATON GRAND CONAKRY, officiellement pour des raisons de rénovations, le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat a décidé de retirer le permis d’exploitation de cet établissement hôtelier du pays.
Bien avant cette décision le département avait rencontré les responsables de cet établissement hôtelier, dans le but d’obtenir toutes les informations liées à cette fermeture brusque en vue d’apporter l’appui du gouvernement pour la reprise des activités de cet hôtel 5 étoiles, dans un délai raisonnable.
Le ministre Alpha Soumah avait même sollicité auprès de son homologue de la santé et de l’hygiène publique, le déploiement d’une mission conjointe pour faire l’état des lieux des installations et des conditions de santé sécurité.
A en croire le rapport de cette mission conjointe, l’hôtel était dans un très mauvais état et que cette situation ne date pas d’aujourd’hui. D’où la fermeture brusque de l’hôtel, alors que des clients s’y trouvaient.
Des clients qui ont dû être déplacés en urgence dans d’autres structures de la place.
Pour rappel, l’hôtel SHERATON GRAND CONAKRY est exploité depuis sa mise en service par le groupe STARWOOD Eame License and service company BVBA acquis par l’américain MARRIOTT international limited ( STARWOOD / MARRIOTT), à la suite d’un contrat de service et d’exploitation signé en novembre 2013.
Selon les dispositions de ce contrat, la société STARWOOD/ MARRIOTT est la seule entité en charge de l’exploitation et de la gestion quotidienne de l’installation en lieu et place des propriétaires du site. L’article 2 en ces points 2.4.1 et 2.17 stipule ce qui suit :
« 2.4.1 ENTRETIEN ET REPARATION : STARWOOD supervisera, dirigera et contrôlera tous les travaux d’entretien et de réparation jugés nécessaires ou conseillés par STARWOOD elle même pour maintenir l’hôtel en bon état de fonctionnement et en conformité avec les normes et les lois de l’hôtel. Les frais d’entretien et de réparation seront prélevés sur le compte d’exploitation ».
Article 2 « exploitation de l’hôtel » sous article 17 « Non – ingérence » (Article 2.17)
2.17 NON – INGERANCE : le propriétaire et ses représentants ne doivent pas interférer dans le fonctionnement de l’hôtel ou les droits des sociétés STARWOOD en vertu des contrats hôteliers, sauf autorisation contraire en vertu des contrats hôteliers que se soit en (i) donnant des directives ou des instructions à tout personnel de l’hôtel qui est contraire aux recommandations, conseils ou instructions de STARWOOD, (ii) refus d’accorder, retirer ou résilier toute procuration où autre autorisation pour le personnel de l’hôtel ou (iii) agir autrement où refuser d’agir d’une manière qui interfère, entrave ou empêche la capacité de STARWOOD à superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conformément aux contrats hôteliers . Nonobstant toute disposition contraire dans le présent contrat, STARWOOD sera dégagée de son obligation de superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conforme au présent contrat dans la mesure où STARWOOD est empêchée ou restreinte de faire en raison d’une telle ingérence.
S’agit-il alors d’un abus de confiance ?
En se fondant sur l’article susmentionné, tout porte à croire que le prestataire (MARRIOTT) a failli à ses obligations, celles de maintenir en bon état cet établissement cinq étoiles, l’un des premiers de la sous-région, car il existait un véritable risque de santé avec l’apparition de moisissures visibles et persistants.
Et ce n’est pas première fois, nous apprend-on que le groupe MARRIOTT est confronté à ce genre de réalité. Au Mali, un cas similaire avait précipité son départ de ce pays frontalier de la Guinée