Tensions au sein du PDG-RDA, après l’annonce de l’exclusion du Secrétaire général par interim, Oyé BÉAVOGUI. Interrogé ce jeudi 24 juillet, par la rédaction du site guineepanorama.con, le Secrétaire Général par interim du parti défend fermement sa position et critique vivement ceux qui cherchent à l’exclure, soulignant des motifs financiers derrière ces actions. Cette situation pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité et l’avenir du parti de feu Ahmed Sékou TOURÉ.
Son exclusion fait suite à sa dernière sortie médiatique sur les médias internationaux. Des propos que le président d’honneur du parti juge d’une extrême gravité pour la stabilité du pays surtout en cette periode de transition. Réagissant à cette annonce, le concerné affirme qu’il est et reste encore le Secrétaire général par interim du plus vieux parti politique du pays.
Selon lui, « cette décision n’engage que » leurs auteurs. « S’il y a des gens qui veulent continuer à sauvegarder leurs intérêts, la moindre des choses, c’est de créer les entreprises où évoluer et laisser le parti. Le parti reste par rapport à sa vision, il reste par rapport à ses principes de vérités. Donc, c’est ce que nous essayons d’incarner et malheureusement, il se cachent derrière cette autorité morale qui n’a encore pas la légitimité ni la l’égalité de prendre une décision au nom du PDG RDA », martèle Oyé.
Si l’ancien plus jeune député de la IXe législature campe sur sa position, il a des garde fouts. D’abord, il estime que les statuts et réglement intérieur du parti ne confère pas le droit à ses détracteurs de l’exclure. Et puis, il y a le soutien du premier responsable, Mohamed TOURÉ, fils du défunt président Ahmed Sékou TOURÉ, détenu en prison aux États-Unis depuis 2019 pour une affaire de traite d’enfant. Enfin, Oyé BÉAVOGUI estime que la base du parti seule peut entériner une telle décision. « …les textes ne leurs attribuent pas ces prérogatives. Donc encore une fois le camarade Mohamed TOURÉ qui est le Secrétaire général a été saisi, naturellement, les fédérations aussi. Donc tout dépendra de la position des structures de bases et bien entendu le premier responsable pour essayer de trancher dans cette situation… Si la base valide [la décision] même si elle est injuste, je suis tenu de m’y soumettre, de respecter. C’est ça le principe de la démocratie. Mais malheureusement ce sont des gens qui ont les mêmes intérêts qui se retrouvent et parce que la prise de positions les dérange« , a-t-il souligné, avant de réitérer : « Pour le moment, j’assume mes fonctions et le combat continue afin de pouvoir défendre la situation légitime de nos militants ».
Une question d’argent
Derrière les agissements de ceux qui en veulent à sa tête, Oyé BÉAVOGUI voit des raisons financières. Ces derniers mèneraient des actions pour faire les yeux doux à la tutelle des partis politiques en Guinée. « Donc ce n’est rien d’autre que des besoins financiers, besoins personnels au détriment des intérêts du parti. Jusqu’à preuve du contraire, j’assume mes fonctions et le combat continue. C’est vrai qu’ils sont en train de faire des alliés au niveau du ministère de l’administration du territoire , qui, aussi est en train de faire leur jeu », a t-il accusé.
Les tensions entre Oyé BÉAVOGUI et certains cadres du parti ne sont pas nouvelles. En avril dernier, il avait suspendu pour avoir critiqué les actions du régime en place.
Pour l’heure, la question principale est de savoir quelles conséquences cette cacophonie pourrait avoir sur la vie du parti ? Dans une intervention précédente, Oyé BÉAVOGUI a invité les membres du parti à ne pas enfoncer le parti qui n’est plus dans l’élite politique guinéenne, depuis la disparition de son leader charismatique, feu président Ahmed Sékou TOURÉ en 1984.
Mamadou Mouctar SYLLA