À l’instar des autres régions du pays, Kankan a célébré dans la ferveur le 66e anniversaire de l’indépendance guinéenne. Cependant, au cours de cette commémoration, l’actuel préfet de la ville de Nabaya a tenu des propos menaçants, jugés préoccupants par les défenseurs des droits de l’homme, à l’encontre de ceux qui s’en prennent aux effigies du colonel Mamadi DOUMBOUYA.
Alors qu’un pédiatre, accusé d’avoir incendié les effigies du président de la transition est décédé en détention préventive dans des circonstances encore obscures, le préfet de Kankan a récemment mis en garde quiconque oserait détruire une autre effigie au risque de subir le même sort. Face à cette situation, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH) exprime de vives inquiétudes. « En tant que première autorité administrative de Kankan, nous comprenons, dans une certaine mesure, la volonté du préfet de faire respecter la loi. Cependant, ces propos qu’il a tenus sont préoccupants et nécessitent une clarification de sa part pour l’opinion publique. Comme vous le savez, une personne accusée d’avoir détruit une effigie du président est récemment décédée en prison, avant son procès, dans des conditions non encore élucidées par la justice à Kankan. Nous rappelons aussi que nos autorités ont le devoir de garantir le respect du principe d’égalité des citoyens devant la loi, quelles que soient leurs appartenances politique, sociale, ethnique ou religieuse, conformément à la charte de la transition et à nos engagements internationaux en matière de droits de l’homme », a souligné le responsable communication de l’OGDH.
Lire aussi : Arrestation des leaders du FNDC : l’OGDH « regrette la résurgence des pratiques anciennes »
Alseny SALL estime que si le préfet n’apporte pas de clarification, le procureur de la République devrait intervenir. « Nous pensons que si le préfet n’apporte pas de clarification à ces propos, qui s’apparentent à des menaces voilées contre des citoyens guinéens, le procureur de la République devrait s’intéresser à cette situation, en tant que représentant de la société et garant de l’ordre public », a-t-il martelé.
Mamadou Mouctar SYLLA