L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a annoncé son retrait de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée. Le parti dirigé par Cellou Dalein DIALLO estime que ce mouvement s’éloigne de la charte établie par le gouvernement, justifiant ainsi son retrait. Pour lui et d’autres démissionnaires, le retour à l’ordre constitutionnel dans le délai fixé par le CNRD est irréversible.
Initialement décrite comme sacrée, cette union politique semble se fissurer. Un des principaaux partis de l’Union Sacrée (UFDG) a quitté le navire. Interrogé ce mardi 15 octobre par un reporter de Guineepanorama.com, le conseiller en communication du président de l’UFDG a exposé les raisons de cette décision.
« Permettez-moi de revenir brièvement sur la genèse de cette affaire pour éclairer vos lecteurs. Le 22 avril 2024, des partis, coalitions politiques et organisations de la société civile se sont réunis au siège de l’UFDG pour signer un texte devenu la charte de l’Union Sacrée. Dans ce document, les partis s’engageaient à unir leurs forces pour contraindre le CNRD à respecter ses engagements et à organiser des élections avant le 31 décembre 2024. Passé ce délai, la junte ne serait plus légitime pour poursuivre la transition. Nous allons exiger la mise en place d’une transition civile dont l’unique agenda serait le retour à l’ordre constitutionnel.
Aujourd’hui, nous constatons que l’Union Sacrée s’éloigne de plus en plus de sa charte. Plusieurs éléments le confirment, notamment :
– Les prises de position de certains leaders qui s’éloignent de l’esprit et de la lettre du texte fondateur adopté lors de sa création.
– La multiplication de décisions prises au nom de l’Union Sacrée, en contradiction avec les dispositions de la charte qui nous unit.
L’organisation de conférences de presse sans concertation préalable ni définition consensuelle des messages à délivrer, souvent en désaccord avec les dispositions de la charte.
Nous reprochons également à nos anciens collaborateurs que la plupart d’entre eux continuent de se faire rémunérer par le CNRD sous prétexte de participer à un cadre de dialogue. Dans le contexte actuel, marqué par la volonté de la junte de confisquer le pouvoir, des acteurs politiques et sociaux ne peuvent pas mener un combat efficace s’ils restent des employés du régime. Voilà quelques raisons qui justifient notre départ de l’Union Sacrée. Des questions essentielles touchent le quotidien de nos concitoyens et menacent même notre existence. En tant qu’acteurs politiques et sociaux soucieux du bien-être de nos compatriotes, nous avons choisi de mener notre combat loin des politiciens opportunistes, sans repères ni convictions, en proie à des conflits d’intérêts, prêts à sacrifier tout sur l’autel de l’argent, de l’égo et d’ambitions démesurées », a déclaré Souleymane Souza KONATÉ.
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Pour lui, il n’est pas question de cesser le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi il réaffirme sa position.
« Nous, les démissionnaires, sommes tous des acteurs clés au sein des forces vives. Nous continuerons à nous battre jusqu’à obtenir la satisfaction totale de nos revendications, c’est-à-dire le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes avant le 31 décembre 2024 », a-t-il lancé.
Mamadou Mouctar SYLLA