Dans un communiqué rendu public mardi 17 septembre, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRSI) a annoncé que, pour l’année universitaire 2024-2025, les filières d’ingénierie de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry seront fermées aux nouveaux bacheliers. Le même communiqué précise que l’Institut polytechnique deviendra désormais un institut civilo-militaire. Cette décision semble être bien accueillie par certains enseignants-chercheurs, comme Mandjou KOUROUMA.
Dans un contexte mondial en constante évolution, le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite adapter son système éducatif aux nouvelles exigences. Désormais, pour accéder aux filières d’ingénierie, il sera nécessaire de passer un concours à partir de l’année universitaire 2025-2026. Pour Mandjou KOUROUMA, cette décision est une avancée positive.
« Je soutiens pleinement cette mesure moderne et scientifique, qui vise à améliorer le cursus universitaire en Guinée. Aujourd’hui, après le baccalauréat, il est essentiel de passer par des classes préparatoires. Après deux ans de prépa, les étudiants devront passer un concours pour accéder aux filières d’ingénierie. Cela facilitera la formation des élites de demain. Vous savez, les filières d’ingénierie sont très rémunératrices sur le marché de l’emploi, souvent au-delà même des salaires de la République. Il est donc crucial de garantir une formation adéquate », explique Mandjou KOUROUMA.
Il ajoute : « C’est pourquoi le ministre – Alpha Bacar BARRY, a pris cette décision difficile de reporter l’ouverture des filières d’ingénierie à l’année universitaire 2025-2026. Autrement dit, il n’y aura pas d’étudiants en 2024-2025 dans ces filières, mais dès 2025-2026, les étudiants seront sélectionnés via un concours. »
Ce professeur, passionné par l’enseignement, rêve d’un système éducatif plus performant et propose des réformes importantes.
« J’ai pleinement confiance en Son Excellence le ministre. J’oserais même dire que je suis prêt à laisser mon expertise scientifique au service de sa vision. C’est un ministre audacieux, républicain, scientifique et un excellent manager. Il est épaulé par Dr Facinet Conté, qui l’aide à mieux orienter les réformes administratives. Pour nous, scientifiques guinéens, c’est un soulagement. J’aurais souhaité que des normes scientifiques soient mises en place pour accréditer nos futurs ingénieurs. Cela permettrait à nos diplômes d’être reconnus non seulement en Guinée, mais aussi dans toute la sous-région. Je propose également au ministre de créer une école numérique et technologique entièrement dédiée, avec un équipement adéquat, pour former des spécialistes dans les systèmes digitaux et le câblage. La main-d’œuvre qualifiée doit être abondante sur le marché », recommande-t-il.
Il est important de rappeler que cette suspension des filières d’ingénierie intervient après celle des études de médecine il y a quelques années.
Mamadou Mouctar SYLLA