Étiquette : Disqualification du Syli U17

  • Disqualification du Syli U17 : la FGF exprime son indignation

    Disqualification du Syli U17 : la FGF exprime son indignation

    Dans un communiqué publié ce mercredi 23 octobre 2024 sur son site web, la Fédération guinéenne de Football (FGF) a dénoncé avec véhémence la décision de la Commission médicale de la CAF (Confédération Africaine de Football) concernant la disqualification de l’équipe nationale U17 de Guinée du tournoi zonal qualificatif de l’UFOA A à Dakar. Cette disqualification repose sur l’inéligibilité de cinq joueurs guinéens après des tests d’imagerie par résonance magnétique (IRM).

    Dans ce communiqué, la FGF a expliqué que dix joueurs de l’équipe ont été jugés inéligibles dans un premier temps par la CAF, malgré un premier test IRM effectué quelques jours plus tôt dans le centre d’imagerie médicale de Mermoz à Dakar. Ce test avait pourtant validé l’éligibilité de 24 des 32 joueurs de la sélection. « La FGF a été autant surprise que ces mêmes joueurs ont été rendus éligibles, après l’examen IRM passé quelques jours seulement avant, soit le 09 octobre 2024, dans le même Centre d’Imagerie Médicale que celui qui a servi à faire les tests IRM de toutes les équipes participantes au Tournoi, par l’UFOA A à Dakar et qui nous a notifié les résultats », indique la fédération guinéenne de football qui ajoute que ce centre a été recommandé par la CAF elle-même, et que les médecins radiologues en charge des examens ont certifié la conformité des joueurs guinéens, conformément au protocole IRM fixé par la confédération africaine.

    Une disqualification inattendue et controversée

    Le 15 octobre 2024, tous les participants au tournoi ont passé de nouveaux tests IRM dans le même centre, à l’initiative de l’UFOA A. C’est après ces examens, et à quelques heures du match contre la Gambie, que la Guinée a été informée de sa disqualification, plongeant les joueurs, leurs familles et des milliers de supporters dans l’incompréhension et la frustration.

    « Dès la notification de cette décision par l’UFOA A, la FGF, faisant appel de la décision, tout en joignant les résultats IRM certifiant l’éligibilité de vingt-quatre (24) joueurs et les clichés, a protesté vigoureusement contre l’interprétation qui en a été faite de ces résultats par la Commission Médicale de la CAF et l’a invité respectueusement, à reconsidérer sa position en revalidant les résultats certifiés par le même Centre d’Imagerie pour toutes les équipes participantes », indique le communiqué

    La fédération guinéenne a également souligné que ni la CAF ni l’UFOA A n’ont fourni de preuves de fraude ou de falsification de documents d’identité.

    Des conséquences graves pour les jeunes joueurs

    La FGF a exprimé sa profonde déception quant aux répercussions psychologiques de cette décision sur ses jeunes joueurs, qui avaient déjà démontré leur talent en remportant le Championnat Scolaire Africain en 2023 et en terminant finalistes en 2024. Elle déplore que ces jeunes athlètes, représentant l’avenir du football guinéen, soient écartés d’une compétition internationale en raison de résultats IRM controversés.

    La fédération insiste sur le fait que le test IRM, qui mesure le degré de croissance du cartilage, n’est pas une méthode infaillible pour déterminer l’âge d’un joueur. Par ailleurs, elle regrette que, malgré des demandes répétées, elle n’ait toujours pas reçu les clichés ou les noms des cinq joueurs concernés par cette décision.

    Un appel à la justice sportive

    Dans son courrier adressé à la CAF, la FGF a réitéré son souhait de voir réintégrer l’équipe U17 dans le tournoi. Elle juge que ce serait une mesure juste au vu des erreurs observées dans les tests et de la confusion qui entoure cette affaire. La fédération conclut son communiqué en remerciant le gouvernement guinéen pour son soutien constant au football, tout en promettant de prendre des mesures pour éviter de tels incidents à l’avenir.

  • Disqualification du Syli U17 : « La Guinée risque forcément gros », prévient Mamoudou DIALLO

    Disqualification du Syli U17 : « La Guinée risque forcément gros », prévient Mamoudou DIALLO

    La disqualification du Syli U17 au tournoi qualificatif pour la CAN a suscité une vive réaction de Mamoudou DIALLO, journaliste sportif à la RTG. Il déplore une gestion fédérale désorganisée, accusant l’administration de la Fédération Guinéenne de Football (FGF) de n’avoir pas tiré les leçons des erreurs du passé.

    La récente disqualification de l’équipe nationale U17 de Guinée lors du tournoi qualificatif de la CAN a plongé le public sportif guinéen dans une profonde amertume. Mamoudou DIALLO, journaliste sportif à la RTG, a réagi avec indignation face à cette situation en mettant en cause l’incompétence de la Fédération Guinéenne de Football (FGF).

    « Cette disqualification est une situation très amère pour le public sportif guinéen. Après notre suspension de cinq ans en 2019, on aurait dû faire un retour gagnant, mais au lieu de cela, on retombe dans la même situation », a déclaré DIALLO. Selon lui, la Guinée aurait dû être plus rigoureuse pour éviter cette déconvenue.

    La disqualification est intervenue suite à un contrôle d’âge imposé par la CAF, une procédure standard dans ce genre de compétition pour vérifier la conformité des joueurs. Mais pour Mamoudou DIALLO, la responsabilité revient avant tout à l’administration de la FGF, qu’il accuse d’« amateurisme » et de manque de rigueur.

    « Je ne vois pas trop la responsabilité des joueurs dans cette situation. Cette responsabilité incombe à 100% ceux qui ont géré ce dossier. Même si le joueur a triché sur son âge en diminuant son âge – ou en l’augmentant, c’est à vous de l’éliminer dès le départ ! Mais si vous envoyez en compétition les joueurs qui ont triché sur leur âge, ça veut dire que vous êtes complices », a-t-il commenté. 

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    Problèmes structurels et passés non corrigés

    Mamoudou DIALLO rappelle que cette situation n’est pas nouvelle pour la Guinée. En 2018, lors des qualifications pour la CAN 2019, neuf joueurs guinéens avaient été recalés pour avoir falsifié leur âge après un test similaire. « Cela montre qu’on n’a pas tiré les leçons des erreurs du passé », a-t-il souligné tout rappelant la nécessité de transparence dans la gestion de ces dossiers sensibles.

    L’un des points de frustration du journaliste concerne la panne de l’appareil d’IRM à Conakry, ce qui a obligé la fédération à envoyer les joueurs dans un autre pays pour effectuer les tests. Cependant, pour DIALLO, ce n’est pas une excuse valable : « Même si la machine était en marche à Conakry, le plus important est de faire un bon test. »

    Sanctions attendues et inquiétudes pour l’avenir

    Mamoudou DIALLO s’attend à des sanctions lourdes de la part de la CAF. « La Guinée risque forcément gros parce qu’on le sait déjà la sanction pour ce d’incident. Il y a déjà une amende à payer ! Maintenant que la Guinée a contesté, on a repris le test la Guinée a été épinglée. Ça veut dire que la Guinée a effectivement triché ! Pour la sentence, il faut donner un peu de temps parce que la CAF va forcément se réunir en Assemblée générale ou en Réunion du comité pour statuer sur le sort de la Guinée – aujourd’hui la vocation de la CAF c’est de lutter sur ces fraudes sur l’âge des joueurs », a-t-il averti, ajoutant que la situation actuelle de la fédération est préoccupante.

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    Un appel à la réforme de la FGF

    Au-delà de cette affaire, le journaliste pointe du doigt la gestion opaque de la FGF, sous la présidence d’Aboubacar SAMPIL dit « Bouba Sampil ». Selon Mamoudou, cette instance est marquée par des dysfonctionnements internes, des querelles et un manque de cohésion. « Il est temps que les membres statutaires convoquent une Assemblée générale extraordinaire pour réorganiser cette fédération. »

    Pour Mamoudou DIALLO, la responsabilité de cette disqualification repose entièrement sur les dirigeants de la FGF. « J’ai d’ailleurs dit sur ma page facebook que les membres statutaires doivent se retrouver très rapidement pour convoquer une Assemblée générale extraordinaire pour débarquer ce comité de la Fédération guinéenne de football qui, depuis son arrivée, ne pose que des problèmes avec un président qui gère la fédération tout seul ! Pour preuve, on avait vu une pétition par une partie des membres élus même si l’affaire a été étouffée à l’internet, mais depuis ça, il n’y a pas de réunion entre les membres du bureau normalement qui est une obligation. Récemment même, la marque Puma a porté plainte au niveau de la FIFA et du TAS contre la fédération pour falsification de son logo. Cette fédération est dirigée de façon opaque par le président Bouba Sampil, il faut le préciser », a-t-il conclu, réitérant son appel à un profond changement au sein de la fédération guinéenne.

  • Éditorial – Disqualification du Syli U17 : un fléau persistant du football africain

    Éditorial – Disqualification du Syli U17 : un fléau persistant du football africain

    La disqualification du Syli National U17 des qualifications pour la CAN 2025, après une fraude avérée sur l’âge des joueurs, expose une fois de plus une pratique profondément enracinée dans le football africain. Cette exclusion est d’autant plus choquante que la Guinée, rappelons-le, avait déjà été épinglée pour des raisons similaires lors de la CAN U17 en Tanzanie en 2019. Une répétition qui interroge sur la persistance du problème, la responsabilité des acteurs et les conséquences désastreuses pour les joueurs eux-mêmes, ainsi que pour l’image du football guinéen et africain.

    L’affaire récente, dans laquelle la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone avaient initialement été disqualifiées après des tests IRM réalisés par l’UFOA A, a pris une tournure particulière lorsque la Guinée s’est retrouvée être la seule fédération exclue définitivement, après appel devant la Confédération Africaine de Football (CAF). Les deux autres nations ont été réintégrées, mais la Guinée subit une nouvelle fois l’humiliation. Pire encore, c’est la deuxième fois en quatre ans que notre pays se fait rattraper pour fraude sur l’âge dans cette catégorie.

    Ce phénomène est loin d’être anecdotique. La falsification de l’âge des joueurs est une pratique courante dans le football, notamment en Afrique, où certains joueurs sont poussés à diminuer leur âge pour maximiser leurs chances de participer à des compétitions de jeunes ou s’octroyer une longévité professionnelle. Cette manipulation est souvent perçue comme un raccourci vers la gloire, mais elle est lourde de conséquences. En plus de tricherie évidente, elle met en péril la santé physique des joueurs. En effet, les joueurs plus âgés, prétendant avoir 17 ans, soumettent leurs corps à des rythmes et des niveaux d’effort qui ne correspondent pas à leur réalité biologique. À long terme, cette surcharge entraîne souvent des blessures précoces et des carrières raccourcies, voire des abandons prématurés.

    La Guinée ne peut plus se permettre de tolérer de telles dérives. Il ne s’agit pas seulement d’un problème sportif, mais aussi d’une question éthique et d’intégrité. Cette pratique ternit l’image de notre football et compromet l’avenir des jeunes talents. Mais elle ne serait pas possible sans la complicité ou l’incompétence d’une autre institution : l’administration civile. Les fraudes dans la conception des actes d’état civil, notamment en matière de délivrance d’actes de naissance, sont au cœur de ce scandale. Les agents chargés de ces tâches, souvent peu scrupuleux ou corrompus, permettent la falsification des âges sur des documents officiels. Ce n’est donc pas seulement une question de discipline sportive, mais un problème systémique qui requiert des réformes profondes.

    Une anecdote

    Un jour, alors que j’étais allé faire mes formalités au ministère de la Sécurité pour mon premier passeport, j’ai entendu une conversation d’un officier supérieur de la police aux frontières échanger chaudement avec une personne dont je n’endait pas la voix et dont je ne connais pas le nom. Cet officier disait à ce dernier : « Nous avons de sérieux problèmes parce que quand tu prends les extraits ou les passeport de la plupart des Guinéens, tu vas trouver que sur 10, huit sont nés le premier premier mois ».

    Il est grand temps d’agir ! La fédération guinéenne de football doit adopter une position ferme contre ces pratiques frauduleuses et prendre des mesures pour encadrer strictement la sélection de ses jeunes joueurs. Des tests biométriques réguliers et indépendants doivent être systématisés et une collaboration renforcée avec les services d’état civil est indispensable. De même, la CAF et la FIFA doivent se montrer inflexibles face à ces fraudes, en imposant des sanctions exemplaires non seulement aux joueurs et entraîneurs impliqués, mais aussi aux fédérations qui les encouragent ou les tolèrent.

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    Le football est censé être un terrain de jeu où le mérite et l’effort prévalent. En tolérant la triche, nous privons les vrais jeunes talents de l’opportunité de se développer et d’atteindre leur plein potentiel. La Guinée doit tirer des leçons de ses erreurs et, cette fois, travailler à éradiquer définitivement cette pratique qui nuit à notre réputation et à l’avenir de nos jeunes sportifs.

    Il est temps d’assainir le football guinéen.

    La rédaction