L’activiste congolais Okito Christophe KONGO, vivant à Kinshasa, a pris la parole sur la situation critique à Goma, ville stratégique située à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et à la frontière avec le Rwanda. Selon lui, la ville serait en partie sous le contrôle des rebelles, sans qu’aucun combat n’ait réellement eu lieu, une situation qu’il impute à des complicités internes et internationales.
« Oui, une partie de cette ville est sous contrôle des rebelles. La ville est à la frontière avec le Rwanda, l’aéroport est à la frontière avec le Rwanda. Donc, ils sont venus du Rwanda pour prendre le contrôle de l’aéroport, puis d’une partie de la ville », a affirmé Okito Christophe KONGO, lors d’un entretien téléphonique avec notre rédaction.
Il critique également le traitement médiatique sur la situation : « Ce qu’ils vous montrent à la télé, c’est faux. Il n’y a même pas eu de combats. Ce sont des traîtres que les Américains ont appelés les généraux. »
Le président de la Nouvelle Génération des Africains (NGA) accuse également les pays de l’Afrique de l’Est de complicité dans cette crise : « Tous les pays de l’Afrique de l’Est sont complices : Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, pour ne citer que ceux-là pour l’instant. »
Les origines du conflit selon l’activiste
Okito Christophe KONGO attribue le soutien aux rebelles à une manœuvre occidentale qu’il qualifie de plan structuré. « Les Occidentaux ont créé les rebelles qu’ils appellent le M23. Ils ont donné des armes au Rwanda, à l’Ouganda pour soutenir ces gens-là, et même la technologie satellite et autres. Ils sont bien équipés. Ils forment ces gens dans des camps au Rwanda, en Ouganda, en Angola, et ailleurs. »
Selon lui, cette stratégie vise à s’accaparer les riches ressources minières de l’Est de la RDC en annexant cette région au Rwanda : « L’idée, c’est de couper la RDC là où il y a beaucoup plus de minerais pour intégrer ça au Rwanda. C’est comme ce qui a été fait avec la Palestine. Le Rwanda est comme Israël. »
Une pression sur le gouvernement congolais
L’activiste affirme que cette pression internationale vise à forcer le président Félix TSHISEKEDI à signer un accord qui permettrait aux acteurs extérieurs d’exploiter cette partie du territoire congolais. Cependant, il souligne la fermeté du chef de l’État : « Le Chef de l’État a dit : non. »
Alors que la population de Goma reste dans l’incertitude, Okito Christophe KONGO appelle à une prise de conscience collective sur les véritables enjeux de ce conflit. En attendant une déclaration officielle du gouvernement congolais, les accusations portées contre les rebelles, les pays voisins et les puissances occidentales ravivent les tensions dans une région déjà marquée par des décennies d’instabilité.
Saa Joseph KADOUNO