Les manifestations contre les délestages électriques se multiplient en Guinée. Après Kankan ce lundi 14 octobre 2024, c’est à N’zérékoré que des réclamations ont éclaté ce mardi. Les populations, excédées par les coupures de courant fréquentes, sont descendues dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol. À Kankan, capitale de la Haute-Guinée, les manifestants ont bloqué plusieurs artères principales, perturbant ainsi la circulation. Statu quo ce matin dans la capitale de la Guinée-Forestière où plusieurs médias annoncent des blocus sur la route nationale N°1 qui divise la ville en deux.
Ces manifestations surviennent quelques jours seulement après une déclaration du ministre de l’Énergie qui affirmait que la Guinée disposait désormais d’un excédent de production électrique. Cet excédent, selon lui, serait dû à un manque d’infrastructures de distribution dans certaines régions qui entraîne des coupures intempestives. Il avait alors annoncé que le pays envisageait d’exporter cet excédent vers les pays voisins pour faire face à ce défi infrastructurel.
Cependant, cette annonce a suscité l’indignation dans plusieurs localités, où les populations vivent encore dans l’obscurité. À N’zérékoré, la situation est particulièrement tendue, avec des habitants qui dénoncent l’inaction du gouvernement face à la situation persistante de délestage. « Nous avons passé la fête d’indépendance dans le noir le 02 octobre dernier. Le courant a été coupé le 23 septembre, jusqu’à présent, nous sommes dans le noir. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus nous présenter devant les autorités de la mairie, pour pouvoir trouver une solution à notre problème. Si nous ne trouvons pas de solution d’ici le lundi, on va bloquer la route le mardi. Il n’y aura pas de circulation, même les élèves n’iront pas à l’école », a menacé lundi, un des manifestants dont les propos ont été rapportés par Africaguinee.
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Le ministre de l’Énergie est d’ores et déjà attendu pour apporter des réponses concrètes à cette crise qui risque de ternir l’image des récentes avancées énergétiques vantées par le gouvernement.
Les réclamations de Kankan et N’zérékoré soulignent une réalité amère : l’amélioration de la production électrique ne suffit pas si les infrastructures de distribution ne suivent pas. Les populations, elles, demandent des actions immédiates et visibles pour améliorer leur quotidien.
La rédaction