La décision de Toumba DIAKITÉ de se lancer en politique, bien qu’il ait récemment été condamné pour condamné pour « crimes contre l’humanité », n’est pas illégale, selon son avocat Me Paul Yomba KOUROUMA. Ce dernier a réaffirmé que rien dans la loi ne s’oppose à cette ambition de son client.
Joint par téléphone ce mardi 24 septembre 2024 par Guineepanorama.com, Me Paul Yomba KOUROUMA a exprimé son soutien à la démarche de « Toumba », affirmant même espérer que celui-ci atteindra ses objectifs en devenant un acteur politique influent en Guinée. « Toumba est à féliciter pour cela. Si les hommes l’ont condamné, Dieu l’a libéré, Dieu l’a gracié », a-t-il déclaré.
L’avocat a également affirmé que Toumba est, à ses yeux, un citoyen innocent, et que sa volonté de devenir un leader politique ne rencontrera aucun obstacle légal ou institutionnel. « L’opinion publique nationale et internationale sait que Toumba n’a commis aucune faute et que si aujourd’hui le pays est en paix, c’est grâce à lui. Il a sauvé le leadership, c’est-à-dire tous les leaders politiques qui auraient pu être tués ce jour-là », a-t-il ajouté, faisant référence aux événements tragiques du 28 septembre 2009. Ces événements, qui continuent de diviser l’opinion, sont à l’origine des accusations portées contre son client, présent au stade lors du massacre.
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Toumba jouit déjà, selon Me Paul Yomba KOUROUMA, de la confiance d’une partie de la population guinéenne, ce qui le positionne comme une alternative politique crédible. L’avocat soutient qu’il n’est pas illégal pour une personne condamnée à de lourdes peines de créer et diriger un parti politique en Guinée, surtout dans le cas de Toumba, qui, selon lui, a été condamné de manière injuste.
« Il n’a pas été condamné en dernier ressort, et ses intentions ne doivent pas non plus être condamnées. Le fait d’être père de famille ne doit pas lui être retiré. Aucune loi ne lui interdit de faire ce qu’il pense », a-t-il affirmé.
Me Paul Yomba KOUROUMA a poursuivi en expliquant que la vie politique expose tout acteur à la critique. « Même ceux qui n’ont jamais été cités dans une affaire judiciaire ne sont pas aimés de tous », a-t-il soutenu. Toumba, lui aussi, fera face à cette réalité : apprécié par certains, comme ceux qui ont assisté au lancement des activités de son parti, et rejeté par d’autres, notamment les victimes des massacres du 28 septembre 2009, qui continuent de l’accuser de complicité dans ces événements tragiques.
Néanmoins, selon son avocat, Toumba demeure un personnage populaire, un homme qui a su marquer l’histoire du pays. Aucun autre condamné n’a encore osé créer un parti politique tout en étant derrière les barreaux, ce qui fait de son client un cas unique en Guinée.
Qu’en disent les lois ?
Dans une analyse faite sur la situation, le juristes Kalil CAMARA a cité les dispositions légales qui privent tout citoyen condamné de ses droits civiques et politiques. Mis à part l’article 21 du code pénal auquel nous avons précédemment fait référence, le juriste évoque l’article 52 du même code qui prévoit des possibilités d’effacement de ces privations. « …l’article 52 du code pénal dispose : ‘La dégradation civique s’applique tant que les faits n’ont pas été amnistiés, le condamné réhabilité ou la peine accessoire expressément remise par voie de grâce' », a-t-il indiqué à la laguinee.info.
Tamba Justin LÉNO