Alors que le projet de nouvelle Constitution guinéenne fait l’objet de campagnes de vulgarisation sur l’ensemble du territoire, l’Union des Patriotes Africains de Guinée (UPAG) insiste sur l’importance d’informer les citoyens des enjeux de cette initiative, qu’ils considèrent cruciale pour l’avenir du pays.
Après les étapes de consultation, d’élaboration et de présentation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, l’heure est maintenant à la vulgarisation. Plusieurs membres du parlement de la transition, accompagnés de certains membres du gouvernement, sont actuellement à l’intérieur du pays pour informer les citoyens du contenu de ce projet en vue d’un référendum.
Depuis le lancement de cette campagne, les réactions fusent de toutes parts. Pour certains, cette opération ressemble à une campagne électorale déguisée ; pour d’autres, elle est une démarche légitime d’information des citoyens. Le parti de l’Union des Patriotes Africains de Guinée (UPAG) partage ce dernier point de vue. Cheick Oumar TRAORÉ, président de l’UPAG, souligne le caractère impératif de cette initiative.
« Le projet de Constitution, préparé par le CNT qui agit en tant que Parlement, fixe les grands principes qui régiront l’État de droit et le fonctionnement harmonieux des institutions. Cette loi fondamentale encadrera la vie quotidienne des citoyens, car toutes les lois futures devront être conformes à son esprit et à sa lettre », a déclaré M. TRAORÉ. « Il est donc impératif que le peuple de Guinée connaisse le contenu de ce projet de Constitution afin de faire un choix éclairé sur le projet de société proposé par les partis politiques et autres acteurs sociopolitiques. »
Il a ajouté que cette campagne menée par le Conseil National de la Transition (CNT) vise à « éclairer et outiller la population pour comprendre le projet de Constitution. » Selon lui, cette activité de vulgarisation doit rendre ce texte accessible à tous, en simplifiant les grandes lignes du texte juridique pour permettre une meilleure compréhension.
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Pour ceux qui considèrent cette initiative comme une campagne électorale anticipée, le jeune panafricaniste apporte une clarification.
« Est-ce que le CNRD est en campagne ? Je dirais oui. Le gouvernement, le CNT, l’administration, et tous les patriotes guinéens sont en campagne, mais pour la vulgarisation de la nouvelle constitution, et non pour des élections », a-t-il affirmé. « Jusqu’en décembre prochain, ils s’emploieront à expliquer, échanger et partager les textes de lois contenus dans cet avant-projet, dans toutes les langues du territoire, pour que chacun puisse se l’approprier et proposer des amendements avant son adoption par référendum. »
Il a rappelé que le texte prévoit notamment des dispositions pour une candidature indépendante pour les citoyens guinéens âgés de 35 à 80 ans, avec un système de parrainage et un parlement bicaméral.
« Pour cette nouvelle Constitution, il est essentiel de défendre des principes à forte valeur patriotique et de veiller à la protection des forces sociales émergentes, afin que ces valeurs soient inscrites dans la loi fondamentale. Le Sénat, par exemple, devrait garantir l’autonomie absolue de nos régions administratives », a-t-il conclu.
Mamadou Mouctar SYLLA