Boubacar Diallo dit Grenade, ancien militant de l’UFDG, arrêté en 2017 lors des manifestations politiques en Guinée Contre le régime d’Alpha Condé et condamné à dix ans de prison. Depuis lors, il est emprisonné à la maison centrale de Conakry. Il a contacté la rédaction de Guinéepanorama , ce mardi 22 septembre 2020 pour exprimer la déception et la trahison dont il a été victime des cadres du parti de l’UFDG.
Au cours de cette interview, Boubacar Grenade dit sentir trahi par les membres de son parti politique l’UFDG, il opte pour un divorce définitif pour se frayer un nouveau chemin pour un meilleur avenir, selon lui.
« Je me retrouve aujourd’hui dans une situation douloureuse, de trahison et de la déception qui m’a transformé en un jeune intelligent, en idées. Cette situation me permet d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Je retiens de la politique une histoire inoubliable », nous a t-il confié.
Sur sa démission de l’UFDG et de son incarcération à la maison centrale : « j’ai d’abord purgé trois ans de mes dix ans de condamnation et cela me conscientise à suivre un autre chemin pour construire ma vie et, j’ai compris qui est le professeur Alpha Condé. Pour revenir à ta question sur mon militantisme à l’UFDG, je ne suis plus de ce parti, j’ai démissionné »,
Selon Boubacar Grenade, sa démission de l’UFDG n’a pas été conditionnée en échange financier ou pour faire plaisir à Alpha Condé, président de la république : « je ne parle pas pour recevoir ma liberté ni pour se faire aimer par le professeur Alpha Condé ou quelqu’un d’autre non ! Je parle de ma propre personne. Si j’ai bonne mémoire, je n’ai jamais reçu l’instruction de quelqu’un, m’ordonnant de faire un acte et que j’obéis à ça, ça ne s’est jamais fait. En prison ici, je n’ai jamais été contacté par quelqu’un en échange avec quelque chose pour ma libération. Comme preuve, voyant ma situation actuelle en prison, prouve à suffisance que je n’ai aucun soutien. Si je devrais être soutenu, c’est à l’UFDG de le faire. Les cadres de ce parti m’ont montré qu’au moment où j’étais en liberté, j’étais le plus important, le plus courageux ; je recevais les appels à tout moment. Cependant, aujourd’hui, mes appels ne sont plus décrochés, mes ordonnances ne sont plus achetées mais plutôt rejetées. On dirait que je n’ai jamais milité dans ce parti. Je donne raison à ceux qui disent que la politique est dangereuse, elle est un jeu d’intérêt. La politique adaptée par l’UFDG est basée sur l’intérêt. Les politiciens africains divisent pour régner », a-t-il évoqué.
Selon, lui l’élection présidentielle du 18 octobre sera remporté par Alpha Condé sans problème, Car c’est un homme patient : « la place actuelle du président est irrécupérable, il est difficile à le déplacer. Selon mes propres analyses, il va remporter cette élection. L’opposition guinéenne n’a aucune stratégie pour l’empêcher de briquer ce nouveau mandat. Ce qui m’a surtout plu, selon l’histoire, à l’élection présidentielle de 1993 face au général Lansana Conté je n’étais pas encore né, face à sa victoire. Il avait clairement dit qu’il ne gouverne pas les cimetières. Il a enduré trop de difficultés pendant son parcours politique. En se référant à ces grands politiciens guinéens Bah Mamadou, Siradjo Diallo … Aucun d’eux n’a un cimetière et pourtant leurs militants ont subi plus d’atrocités que ceux de l’UFDG. Ils n’ont jamais cultivé la haine et la vengeance dans l’esprit de la nouvelle génération. El hadj Cellou Dalein Diallo ne s’est pas présenté pour gagner l’élection présidentielle, il s’est présenté juste pour couvrir ses réputations à l’interne. Au temps du feu général Lansana Conté, il a été l’artisan de nombreuses atrocités contre la communauté peul. Par exemple, le cas de Caporo Rails. Il a privé des infrastructures routières à la préfecture de Labé de fait, ses habitants n’ont pas voté pour le PUP », s’est-il exprimé Boubacar Grenade Diallo, l’ex militant de L’UFDG.
Boubacar Grenade Diallo : « pour le moment, je ne soutiens aucun parti politique ma préoccupation c’est comment obtenir ma liberté ? Une fois ma liberté retrouvée, mon discours sera focalisé sur les sensibilisations contre l’ethnocentrisme, contre la corruption, non à la manipulation politicienne » s’est-il déterminé.
Il a terminé cette interview, en lançant un message à l’endroit de la jeunesse surtout à la veille de l’élection présidentielle : « chers compatriotes, chers combattants, la politique c’est la politique. N’oublions pas aussi notre vie nous militants des partis politiques, ne nous considérons pas comme des ennemis mais plutôt nous sommes des adversaires. Nous avons tout chez nous, la seule chose qui nous manque c’est l’unité. Sans paix nous n’aurions pas une véritable démocratie » a-t-il lancé pour clore.
Aly Camara / Guinéepanorama.com