L’humanité célèbre chaque 15 octobre la femme rurale. Au niveau mondial, cette journée a été décidée lors de l’assemblée générale de l’ONU le 18 Décembre 2007. En Guinée pendant que certaines sont dans l’ambiance de la célébration d’autres n’ont même pas connaissance de l’existence d’un tel jour.
Elles sont majoritairement des agricultrices et petites entrepreneuses. Elles, ce sont ces femmes rurales qui travaillent toute une saison à Kindia, Mamou, Labé…pour nourrir les citadins des fruits et légumes frais.
Très tôt le matin, elles sont très nombreuses à rallier les grands marchés de Matoto, K36 et Madina. Pour le 15 octobre 4 sur 5 ne savent pas que c’est une journée dédiée à la femme rurale. «je suis de Mamou et chaque trois jours pendant la période des récoltes je viens à Conakry pour écouler mes légumes avec les détaillants. Je vis depuis toujours en zone rurale et je ne connais que l’agriculture mais j’ai jamais entendu qu’il y a une journée qui célèbre les femmes comme moi», explique Houlay DIALLO
Du côté de Kindia, c’est très tôt la journée, a commencé par une table ronde avec les femmes à la radio rurale. Ensuite, c’est la commune rurale de friguiagbé qui a servi de cadre pour célébrer la journée sur le thème « les femmes rurales nourrissent. »
Dans les marchés de friguiagbé ces femmes lèvent la voix et sensibilise sur le rôle de la femme rurale et ses contraintes tout en mettant le viol au centre de la communication: «c’est les femmes rurales qui cultivent tout ce qu’on mange de frais en ville mais, pas que ça seulement, elle s’assure aussi d’accompagner leur production dans cette ville. Et pendant ce temps elles n’arrivent pas à bien s’occuper des jeunes filles qu’elles laissent à la maison. Evidemment les bourreaux profitent pour violer ces jeunes filles qui sont censées être la relève de demain. C’est pourquoi à l’occasion de cette journée on se lève toutes comme une, pour dire stop aux viols et encourager les gens à dénoncer les violeurs parce que chacun de nous connaît un violeur, on vit avec eux» confie Hadja N’balou FOFANA, leader des femmes de Kindia.
La JIFR est un moyen d’obtenir reconnaissance et appuis pour les rôles joués par les femmes rurales. Mais aussi rehausser leur profil, sensibiliser les gouvernements et le public, et enfin combattre les inégalités et préjugés envers les femmes rurales. C’est pourquoi Mamata Bangoura recommande: «pour les prochaines célébrations les ministers en charge de la promotion des femmes devraient mener des campagnes de senbilisation afin que toutes les femmes rurales participent à cette journée. Aux nouvelles autorités de revoir l’état actuel des routes surtout celle Kindia-Conakry qui nous permet pas d’arriver tôt ou parfois pas aux marchés de Conakry».
Les femmes rurales unies comme une, revendiquent cette année, le droit à la vie et à l’innocence des jeunes filles pour assurer la relève de demain.
Mamadama SYLLA/Guinéepanorama