Ce mardi 21 septembre, le Président du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), a reçu les magistrats guinéens, dans le cadre des concertations nationales, pour une transition inclusive et apaisée. Après deux heures d’échanges dans la salle du 2 octobre au palais du peuple, les juges sont sortis avec une note de satisfaction.
Parmi les magistrats qui ont pris part à cette rencontre, figure Alpha Seny CAMARA, Procureur près le Tribunal de première Instance de Kaloum. Selon lui, le problème des nouvelles autorités guinéennes « c’est le notre.» Alpha Seny CAMARA précise :«Nous leur avons rappelé qu’ils ont dit que la justice sera désormais la boussole de ce pays. Nous pensons que cela est une libéralisation, plus de pressions exécutives, plus de pressions politiques. Cela veut dire qu’à partir de maintenant, les magistrats n’auront plus de pressions pour les empêcher de dire le droit comme il se doit. De notre côté, il faut s’attendre à l’application de la loi.»
Pour sa part, Elhadj Alpha Saliou BARRY, Directeur national des affaires civiles et du sceaux au ministère de la justice, a fait savoir que les magistrats ont répondu à l’appel du CNRD du fait que « depuis que le CNRD a dit que la justice doit être la boussole qui doit guider son action, nous avons été réconfortés. Et nous sommes venus dire au CNRD quels sont les défis auxquels nous sommes confrontés en terme d’indépendance, d’intégrité et en terme de moyen pour rendre une justice équitable, crédible et capable de sécuriser les justiciables et les investissements faits en République de Guinée. Et nous pensons avoir été compris à en croire, en tout cas, à l’allocution du président du CNRD, le colonel Mamady Doumbouya.»
Ces hommes du droit, disent sortir de la rencontre entre les nouvelles autorités guinéennes « très satisfaits et très confiants en nous mêmes, parce qu’on nous a dit que nous devons plus avoir peur de quoi que ce soit, il n’y aura plus de chasse aux sorcières, il n’y aura plus de peur et une autorité exécutive ne va plus se mêler des décisions rendues par les cours et tribunaux.»
Les magistrats, selon Elhadj Alpha Saliou BARRY, ont fait savoir aux membres du CNRD, que la justice a rendu plusieurs décisions «qui ne soient pas exécutées». Ils ont souhaité que les décisions judiciaires rendues «soient exécutées» parce que pour eux, «la force de la justice réside à l’application de ses décisions. Des décisions non appliquées, ce n’est pas la peine de rendre justice.»
Saïdou/Guinéepanorama